Début décembre, la U.S Defense Cooperation Securiy Agency a fait part au Congrès de son intention de fournir à Taiwan un ensemble d’armes d’une valeur de 6.4 milliards de dollars. Le tout inclut des hélicoptères multifonctions UH-60 Black Walk, des missiles de défense aérienne 114 Patriot Advance Capability-3, deux navires de détection de mines Osprey-Class, et d’autres systèmes. Mais les avions de chasse 66 F-16C/Ds exigés par Taiwan manquent à l’appel. Un représentant de l’administration Obama a déclaré que « Nous sommes en train d’évaluer les besoins de Taiwan pour ces appareils ». Les officiels américains se sont montrés réservés quant à l’idée d’aider la marine de Taiwan à acquérir des sous-marins a combustion interne.
La réaction de Pékin fut violente. Le Ministre des Affaires Etrangères chinois a protesté officiellement auprès de l’ambassadeur américain en Chine Jon Huntsman, accusant les Etats-Unis de s’immiscer dans les affaires internes de la Chine et de menacer sa sécurité nationale. En plus du gel des échanges militaires, le gouvernement chinois a déclaré qu’il imposerait des sanctions aux entreprises américaines vendant des armes à Taiwan. Il suspendrait également les discussions avec Washington sur des sujets tels que l’Iran, la non-prolifération et la sécurité nucléaire.
A plusieurs reprises, Pékin a maintenu en otage les programmes d’accords militaires sino-américains. L’incident le plus récent remonte à l’octobre 2008. L’admnistration Bush annonça la vente d’armes a Taiwan pour plusieurs milliards de dollars. Le gouvernement chinois annula alors les séjours officiels en matière de défense et refusa d’autoriser les navires de l’U.S Navy à appeler les ports chinois. Il suspendit les réunions sur l’intervention humanitaire et les catastrophes sismiques. Enfin, une douzaine de réunions portant sur la non-prolifération des armes de destruction massive ou les programmes d’accords militaires entre les deux puissances furent suspendues ou simplement annulés.
Les relations reprirent en février 2009 avec un sommet à Pékin entre David Sedney, le député assistant du Secrétaire américain a la Défense, et le Général Qian Lihua, a la tête de la section des affaires étrangères du Ministre de la Défense chinoise. En juin 2009, la capitale chinoise accueilli la dixième session des Discussions consultatives de défense sino-américaines. Il s’agissait du premier mécanisme de dialogue en dix-huit mois.
Cette année les accords bilatéraux de défense devaient comprendre davantage d’officiers militaires. Le Secrétaire à la Défense Robert M. Gates et l’amiral Michael Mullen, le président des Joint Chiefs of Staff, devaient se rendre à Pékin au plus tard cette année pour des hautes concertations ayant trait a la défense. Mais la décision du gouvernement chinois de suspendre les accords militaires laisse désormais planer le doute sur la tenue ou non de ces visites. Le Ministre de la Défense nationale chinois a déclaré que Chen Bingde, le chef des généraux chinois, avait renoncé a son intention de se rendre aux Etats-Unis dans l’année
Au cours de sa première année, l’administration Obama a entrepris un effort soutenu afin de maintenir de bonnes relations avec la Chine. Elle évita de dénoncer publiquement la situation des droits de l’homme en Chine et chercha a travailler avec Pékin dans la sécurité maritime, la non-prolifération nucléaire et le changement climatique. En réponse, le gouvernement chinois harcela deux navires américains dans les eaux internationales, augmentant les tensions autour de ses prétentions controversées sur les iles du sud de la Mer de Chine, poursuivant ses politiques publiques répressives, défiant l’administration Obama au sommet de Copenhague sur le climat, et contrecarrant les efforts de la communauté internationale visant a faire pression sur l’Iran et ses politiques nucléaires. Ce comportement n’est pas digne d’un pays que les Etats-Unis espèrent voir devenir bientôt partie prenante des normes internationales.
Les efforts de Washington pour maintenir de bonnes relations avec Pékin ont conduits les officiels chinois a mésinterpréter l’administration Obama avec un enthousiasme assez excessif pour gagner sa faveur. La Maison Blanche a vendu des armes à Taiwan, a rencontré le Dalai Lama et a défié les efforts des Chinois pour contrôler Internet chez eux et lutter contre le cyberespionage a l’étranger. Mais Pékin augmente la pression dans l’espoir que l’administration américaine reculera ou au moins modifiera ses politiques futures afin de les rendre plus acceptable pour la Chine. Afin de déposséder la Chine de ses conceptions, la Maison Blanche devrait accepter la suspension des relations sino-américaines et prouver qu’elle ne peut être maintenu en otage par les menaces chinoises. L’administration devrait suivre cette manifestation de résolution en procédant immédiatement a la vente des F-16s and des sous-marins à combustion interne dont Taiwan a besoin pour protéger son espace maritime comme aérien grandissant. Les décisionnaires de Pékin perçoivent clairement les relations militaires bilatérales comme quelque chose désiré davantage par les Etats-Unis que par la Chine. Afin que les engagements militaires sino-américains soient plus efficaces, le gouvernement chinois doit admettre que les accords de sécurité ne doivent pas être un moyen pour obtenir des Etats-Unis d’autre concessions dans d’autres domaines.