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Commentary
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Nick Clegg, le Tea Party, et un troisième parti aux Etats-Unis?

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L’ascension fulgurante de Nick Clegg et de son parti libéral-démocrate au sommet des sondages d’opinion britanniques suscite ici un débat sur l’opportunité d’un troisième parti centriste aux Etats-Unis.

Après tout, pourquoi pas ? A en croire les arguments, les Démocrates seraient redevables à la gauche de l’échiquier politique, en particulier aux syndicats, alors que les Républicains seraient prisonniers dÂ’une droite chrétienne. Au milieu de ces deux extrêmes, dit-on, on peut trouver un certain entre, socialement libéral mais économiquement conservateur, recherchant des solutions de bon sens quÂ’aucun parti, attaché à une idéologie et à des intérêts particuliers, ne pourrait embrasser. 

Mais dans lÂ’histoire américaine, les tiers partis nÂ’oeuvrèrent pas souvent pour le centre.  Lors de l’élection présidentielle de 1980,  le candidat centriste John Anderson, tel Nick Clegg, fit face à un désaveu soudain des électeurs, qui réalisèrent que leur choix réel devait se porter entre les deux principaux partis.

Le véritable rôle de ces mouvements aux Etats-Unis fut de réorienter les termes du débat au sein des deux principaux partis. L’opposition vacillante de Ross Perot à Georges H. W. Bush a aidé Bill Clinton à recentrer son message sur les grands thèmes, comme la responsabilité fiscale ou l’équilibre des budgets.

Cette année, le véritable impact du « parti tiers »  viendra probablement du Tea Party movement. Ce mouvement, dont les partisans sont injustement épinglés comme racistes ou ignorants,  a plusieurs fois secoué lÂ’establishment républicain. Il a conduit le Gouverneur Crist de Floride à présenter sa candidature sous l’étiquette indépendante plutôt que de risquer la défaite aux primaires du siège de sénateur du parti républicain contre Mario Rubio.  Il a entrainé la défaite du sénateur Robert Bennett de lÂ’Utah à la convention républicaine.

Un sondage du New York Times a démontré que le Tea party Movement était en fait motivé par un conservatisme fiscal. Les membres des Tea parties sont en réalité plus riches et mieux éduqués que la plupart des Américains. Selon le New York Times, ils représentent près d’un cinquième de l’électorat américain, sont préoccupés par la réduction des dépenses gouvernementales et sont déçus du plan de relance d’Obama, ainsi que de sa réforme de santé. Mais la grande majorité d’entre eux ne sont pas des théoriciens de la conspiration. Un orateur au dernier rassemblement de la Tea Party dans le Tennesse a été vivement critiqué pour avoir posé une question stupide (sur le fait de savoir si oui ou non le président était né aux Etats-Unis). Alors que la plupart des adhérents de la Tea Party sont socialement conservateurs, leur principale préoccupation reste l’économie, et non l’avortement. Une grande partie d’entre eux, à l’instar beaucoup d’Américains, ne pensent pas que Sarah Palin est qualifiée pour être présidente.

40% souhaiteraient qu’un nouveau parti émerge aux Etats-Unis. Pour des raisons pratiques (comme la difficulté qu’il y aurait à mettre en place des bulletins et à se rendre aux urnes dans cinquante états), il y a peu de chance que cela aboutisse. En revanche, ils risquent d’accomplir ce que les partis tiers font souvent, à savoir changer l’un des partis majeurs. Il y a de fortes chances qu’ils changent le Parti républicain et le ramènent à son rôle initial de parti attaché à un gouvernement limité et à des faibles impôts.